Un Heiti (du norrois heiti : nom, désignation, terme) est un synonyme employé dans la poésie nordique. Ainsi, à la place du nom Oðinn, on trouve parfois employé le nom Þundr[1]. Il est à noter que bien que le heiti soit typiquement scandinave, ce procédé consistant à remplacer un mot par un autre est très courant, notamment dans la poésie (ex : l'emploi du terme Azur pour qualifier le ciel), la chanson, ainsi que dans le langage argotique (poulet ou flic pour policier).
Avec le Kenning, métaphore plus élaborée, il s'agit de l'une des figures de style les plus courantes en poésie scaldique. Bien que différents dans leurs formes, Snorri Sturluson, au XIIIème, en donnera une définition différente permettant d'inclure les kenningar au nombre des heitis. Selon lui, les synonymes simples, poétiques ou non, sont des ókend heiti, et les périphrases des kend heiti (c-à-d kenningar).
Formes du heiti[]
Certains heitis ne sont présents que dans la poésie versifiée (firar, synonyme pour menn, homme, ne sera trouvé que dans ce contexte), alors que d'autres seront employés indifféramment dans la poésie en vers et en prose (salt, sel pour mer).
Les heitis ont également diverses origines. Certains consisteront en des termes archaïsants (jór pour monture), tandis que d'autres consisteront en des emprunts faits à d'autres langues (sinjór pour seigneur, du latin senior, très certainement via le vieux français seignor). On trouvera l'emploi de métonymie et de la synecdoque pour construire des heiti (ex : l'emploi du terme gramr, littéralement prince pour konungr, roi[2]), tandis que d'autres seront de nature métaphorique. Il existe également (Þundr pour Oðinn), strictement employés pour qualifier des individus, plus spécialement des divinités.
Certains concepts récurrents en poésie (les termes "homme", "femme", "chef" ou, régulièrement en poésie nordique, les noms d'armes) disposent d'un très grand nombre de heiti recensés.