Encyclopaedia Pagana
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Odin1

Représentation d'Oðinn dans un manuscrit du 18ème siècle

Egalement appelé, entre autres, Odhinn, Wotan, Woden… Dieu principal du panthéon germanique et nordique.
Le présent article ne traitera que de la version scandinave de cette divinité. Pour la version germanique continentale, voir Wodan.

Etymologie

Germain : Wotan.
Nordique : Woden de la racine Woth signifiant fureur.
Latin : Vates ayant le sens de poète, prophète.
Il existe théorie renvoyant le nom d'Odin à une racine asiatique signifiant feu ou lumière.

Noms

Odhin apparaît sous de nombreux noms dans les différents textes. On lui attribue plus de 170 Heitis. Cela nous donne une idée des multiples facettes de cette déité. Odhin est un amalgame d’attributions, regroupant au fil des siècles les fonctions d’autres divinités disparues. C’est ce qui en fait un personnage très complexe.
Voici quelques-uns de ses Heitis : Alfödhr, le père de tous. Fjölsvidhr, celui qui sait beaucoup de chose. Gungnis Vafdahr, le secoueur de Gungnir, Geirs drottinn, le seigneur de l'acier, Hrafnagudh, le dieu des corbeaux, Baleygr, à l'oeil flamboyant (à rapprocher du Fomoire Balor des légendes Irlandaises), Vegtamr, familier des chemins, Gestr, invité, Hangi, pendu, Fimbultyr, dieu terrible, Omi, le suprême, Fjölmir, le multiforme…

Description

Tantôt beau, tantôt laid. Odhin apparaît sous de multiples formes. Il aime se déguiser pour arpenter les routes. Il peut prendre n'importe quelle apparence.
Sous sa forme guerrière il apparaît portant une brillante cuirasse et un casque d'or ; il porte Gungnir (le chancelant), sa lance et monte Sleipnir (celui qui glisse), son cheval à 8 jambes.
Son avatar le plus courant, lorsqu'il apparait, est un vieillard de haute stature avec une longue barbe.

Attributs

Animaux

Odhin chevauche Sleipnir, le plus rapide des coursiers. Se tiennent près de lui ses deux loups Geri (glouton) et Freki (vorace).
Il possède deux corbeaux, Hugin (pensée) et Munin (mémoire) qui chaque matin parcourent pour lui le monde et reviennent lui conter ce qu'ils ont vu et entendu.

Armement et ornements

Sa lance Gungnir. Son anneau Draupnir (le dégouttant) qui toutes les neuf nuits donne huit autres anneaux, c'est le symbole de sa puissance. Son manteau bleu étoilé (Blakappa) et son chapeau (Sidhottr).

Fonctions au sein du Panthéon

Dieu aux multiples facettes, Odhin est , encore une fois, un personnage complexe. Voici quelque unes de ses nombreuses attributions.

Dieu souverain, il est le père des dieux, celui qui préside.

Dieu de la victoire, il est invoqué sur les champs de bataille, il est le maître des Valkyries qui choisissent pour lui les guerriers qui rejoindront sa table. A la bataille il est capable d'aveugler et de rendre sourd les ennemis. Néanmoins il ne combat jamais, il donne la victoire. Il est un grand stratège et vénéré comme tel.

Dieu prêtre, il est le maître des savoirs mystiques et des guerriers-fauves (Berserkr, Ulfhednar, Vargynjur). Ces combattants sont considérés comme consacré par Odhin. Il est le maître de la transe, il fait parler les morts. Le chiffre neuf lui est souvent associé. Il est le protecteur des sorciers et des Völvas. Il est aussi celui des Ases qui maîtrise le mieux la magie et les incantations. Son supplice pendu à Yggdrasil n’est rien d’autre qu’une transe.

Dieu des runes qu'il a obtenu les runes en restant pendu a Yggdrasill pendant neuf nuit avec une lance lui perçant le flanc. Il aurait aperçu les runes et les faisant venir jusqu'à lui réussit à se libérer.

Je sais que je pendis
à l'arbre battu des vents
Neufs nuits pleines,
navré d'une lance
Et donné à Oðinn,
moi même à moi même donné,
a cet arbre
dont nul ne sait

d'où proviennent les racines. »

Dieu du savoir, il a pu boire à la source de Mimir en gageant un œil et c'est ainsi qu'il a pu voir la Fin des dieux. Ses corbeaux lui rapportent tout ce qui se passe. Il a vaincu dans un duel d’énigmes le géant Vafthrudnir[1] réputé pour son savoir.

Dieu de la poésie, il est le protecteur des Scaldes. Il a bu le nectar des scaldes en le volant après avoir séduit Günnlodh.

Dieu des Morts, il préside le Jol. Il accueille les hommes morts vaillamment au combat et les intègre à sa suite. Il est aussi le père des pendus.

Dieu du droit, il a fixé les lois des hommes.

Mais c’est aussi un dieu fourbe, machiavélique, usant de ruses. Il n’hésite pas à trahir ses héros, voir à revenir sur ses serments.

Odhin, je crois bien, avait prêté serment sur l’anneau.
Comment se fier à sa parole ?

Dans certains récits il n’hésite pas non plus à voler ce qu’il désire, comme l’hydromel des scaldes.

Généalogie

Parenté au sein des Ases

Oðinn est le fils de Bor et de Bestla et a pour frères Vili et . Époux de Frigg, il a eu de nombreuses autres aventures. Il aura pour enfants Balder et Thor avec Jordh, Vali avec Rindr, ainsi que, dans certaines versions du mythe, de Heimdallr, Tyr , Vidhar, Hodr, Bragi et le nain Olnir.

Descendance humaine

De très nombreux peuples germaniques se réclament de la lignée du Dieu Borgne, en particulier les Saxons et Angles chez qui il aurait été l'un des premiers rois, fondateurs de la race :

A Sem genealogia ducitur usque ad Woden, qui tante auctoritatis fuit apud suos. Ailred, Scriptores anglici decem

Erant enim abnepotes illiusantiquissimi Voden, de quo omnium pene barbarrarum gentium regium genum lineam trahit, quemque gentes Anglorum deum esse delirantes. Wilhelmus Malmesburiensis

D'après l'historien Didier-Georges DOOGHE[2], les origines des saxons septentrionaux remonteraient remonteraient à un roi originaire de la vallée du Don nommé Sigge Fridulf, renommé plus tard, en raison de son caractère guerrier et conquérant Wodan (voir plus haut : Etymologie), qui de Gardarike (Russie du nord) aurait traversé la Sambie (Lettonie), le Jotaland (Finlande) avant de se jeter sur la Suévonie (Suède), faisant d'Uppsala sa capitale. Il aurait épousé la fille (Frigga) du roi des Suévons (Gylfa) avant d'attaquer la Norvège et le Gotland. De là, il aurait conquis le Danemark (en chassant les Cimbres) en -120, n'arrêtant sa marche qu'une fois arrivé au Rhin.

De Frigga, il aura :

  • Suarlami/Sigurlam, roi de Gardarike ;
  • Vaale, roi des Saces orientaux (Sakas du Séistan) ;
  • Balder, roi des Saces orientaux (Rhoxolanes du Don) ;
  • Vidhar, roi des Saces septentrionaux (Angles, Jutes, Saxons) ;
  • Sigbert (Sigge), père des Chérusques et des Sicambres ;
  • Ingve, roi de Suévonie ;
  • Saeming, roi de Norvège ;
  • Hodr, roi de Jotaland ;
  • Hermode, roi de Sambie ;
  • Thor, roi de Gotland et Öland ;
  • Braga (Bragi ?), roi de Norique.

D'un second mariage, avec Skadj, fille de Geirendur (Geiroed ?), il aura :

  • Skiold, roi des Danes ;
  • Hama/Heimdall, ancêtre des Ménapiens.

De ses conquêtes et sa prestigieuse descendance, il passera alors à la postérité en se voyant divinisé, et sa popularité sans cesse croissante finira un jour par le faire prendre la place de Tyr à la tête du Hof.

Demeure

Hlidhskjalf (« tour de guet »). C'est en fait un trone d'où il peut observer le monde. Il préside aussi régulièrement au Valhall où sont accueillis les Einherjars. Celui ci semble titanesque, si haut que l’on ne peut en apercevoir le sommet. Il compte 640 portes. La charpente est composé de lance, le toit de boucliers.

Suivants

Odhin a nombre d’hommes et de créatures à son service.

Les Valkyries

(Article complet : Valkyries) « Celles qui choisissent les Valrs » (guerriers tombant au combat) puis les servent dans le Valhall. Elles seraient les quinze filles d’Odhin. Armées, elles parcourent le champ de bataille pour juger la bravoure des combattants. Elles cumulent les quatre éléments (air, feu, terre et eau). D’après certains écrits, elles seraient des esprits morts obligés de choisir d’autres esprits. Les aurores boréales seraient le reflet du soleil sur leurs armures.

Les Einherjars

(Article complet : Einherjars)

Ceux qui combattent seul à seul ». Ce sont les valeureux tombés au combat et guidé par les valkyries du champ de bataille jusqu’au Valhall. Ceux ci s’entraînent toute la journée et festoient le soir mangeant le porc Saehrimmir (« suie de la mer »), buvant l’hydromel ruisselant des pis de la chèvre Heidrunn (« Clair ruisseau »). Lors du Ragnarokk, huit centaines sortiront des cinq centaines de porte et quarante outre.

Les Berserkers

(Article complet : Berserkers)

« Chemise d’ours » guerriers combattants sans protections, rentrant dans une rage bestiale. On se rapproche ici du chamanisme et de la transe guerrière. Leurs déguisements leur permettaient de prendre la forme d’un ours et d’en obtenir la force et la fureur.

Les Ulfhednar/ Varyngjur

(Article complet : Berserkers)

Hommes loups et femmes louves, qui étaient comparable aux bersekers mais étaient, eux, vêtus de peaux de loups.

Ces hommes à lui allaient sans cottes de mailles, enragés comme des chiens ou des loups, mordant leurs boucliers, fort comme des ours ou des taureaux. Ils tuaient les gens mais, ni fer ni feu ne les navraient.

Tacite les décrits comme des guerriers avec le corps peint, combattant de nuit et ayant un regard terrible.

De plus Odhin protège les Völvas, les scaldes et les sorciers qui tous dépendent de ses attributions.

Notes

  1. cf. : Vafthruthnirsmal
  2. Les Saxons - Des origines au Xe siècle, éditions MCD, ISBN : 2-912886-07-4
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